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Le temps est venu d'arrêter la main de la justice. Nous ne te ferons pas attendre plus longtemps l'explication que tu souhaites. Tu nous écoutes, n'est-ce pas ? Mais ne remue pas tes membres; tu es encore sous notre MAGNETIC pouvoir, et l'atonie encéphalique persiste: C'est pour la dernière fois. Depuis la 1ere K7 compilation, sortie il y a un peu plus d'un an, cinq autres sont venues s'y ajouter. Fruits de collaborations ponctuelles et multiples, elles s'imposent maintenant en tant que signes sensibles. Multipliant les rencontres, les cinq individualités à la base de ce projet (le MAGNETIC BAND composé de Mr DAEWOO, KOULECHOV, JEAN BICLOUNE, KICK OFF BONZINI & DAY-GLO), sont parvenues, par le biais de l'image et du son, à traduire diverses préoccupations de façon plus ou moins explicite. Cette première collaboration, résultat d'un dimanche de plus, donna forme à ce qui devint quelque temps après la pierre angulaire, la réalisation éponyme du projet d'ensemble. Le noyau initial de collaborations s'est au fil du temps développé. Nous conseillons vivement à nos lecteurs de se reporter à l'ébauche de cartographie MAGNETIC dressée lété dernier suite à la sortie de MAGNETIC #2 et éditée pour la première fois dans une parution Brestoise nommée URSA. Venons-en maintenant aux K7. Une critique trop facile tendrait à voir dans ces quelques heures d'enregistrement audio un amas hétéroclite de sons plus ou moins adroitement agencés. Or il ne s'agit absolument pas pour les personnalités à l'origine du projet de flirter avec une quelconque adresse. L'esprit de certains de nos prédécesseurs (musiciens contemporains, punks, artistes d'avant-garde, cinéastes expérimentaux) est là pour nous confirmer que les réponses ne résident pas uniquement dans la virtuosité. Nos attentes ne se situent pas dans la transcendance de la pose. Nous cherchons nos outils au quotidien, dans les merveilles insoupçonnabes des hasards de nos existences. Nous ne croyons pas à la méthode. Pour arriver à nos fins, de nombreuses méthodes nous serons néammoins utiles. La plus sûre manière de refuser la méthode est de n'en calquer aucune en particulier, mais de s'en constituer une, personnelle et unique, sans cesse remise sur la table de dissection de Lautréamont où se rencontreraient fortuitement une machine à coudre et un parapluie. Aussi dans l'objectif d'éviter
toute incompréhension à nore égard, il s'agit de remédier nous même
à l'inéluctable disparition de notre mémoire en apposant, partout
où nous le jugerons nécessaire, les plus judicieux signes de
notre passage. A l'heure même où certains industriels se chargent, pour nous, de racheter les archives iconographiques à des fins de centralisation arbitraire de la mémoire collective, ces mêmes marchands s'empressent de nous vendre les fruits de leur imagination déviante, en vue de nous aléner à leurs instruments totalitaires et cela dans l'espoir certain de nous éloigner plus facilement de toutes les véritables sources de mémoire. Il ne nous reste qu'à tenter de répondre à cette nouvelle donne. A nous d'y remédier, de façon il est vrai dérisoire, en constituant notre propre fond de signes, sur des supports variés et par le biais de multiples techniquement reproductibles. Certains de ces signes relèvent de l'archaïsme, d'autres sont parfaitement actuels, mais tous ont l'avantage de nous assurer une maîtrise optimale des moyens de production. En confrontant ces modes de travail, nous visons à remettre en marche le fonctionnement créatif par un continuel réinvestissement de la mémoire. Notre production actuelle n'est pas dissociable des formes passées. Elle se pose en descendante honnête des réalisations anciennes dans lesquelles il nous apparaît indispensable et tellement bénéfique de puiser. Vous nous entendriez sûrement ici des juristes aptes à nous confondre. Ces hommes inférieurs, prisonniers de leurs institutions ne manqueront certinament pas de nous inquiéter. L'ignominie de cette police se situant dans l'absence totale de séparation entre la violence qui fonde le droit et celle qui la conserve, nous ignorerons cette présence. Nous ne relevons pas des mêmes champs d'expérience. L'enjeu se situe ici dans un refus poli, mais franc de toutes formes de visa, de censure, ou autre forme de cadre légal statuant sur nos productions. Nous pousserons néammoins le jeu jusqu'à détourner à notre convenance leurs outils. Nous menons une forme de combat; celui menant à l'appropriation libre de tous les biens culturels passés en vue de leur déclinaison dans les champs actuels. Le support MAGNETIC ne sera cependant ici qu'une pratique transitoire visant à explorer ultérieurement la gravure sur support vinyle. Nos formes d'expression ne pouvant se réduire à un support unique, nous ne manquerons pas d'explorer les médiums aptes à reproduire nos réalisations conformément à nos souhaits et aspirations. Ceci étant dit, il est désormais
expressément souhaité d'accompagner vos envois MAGNETIC d'expérimentations
graphiques n'ayant à respecter aucune autre contrainte que celles
imposées par nos moyens techniques (le double passage photocopieuse
rouge et noir, sur papier ivoire). Cette proposition n'a d'autre but
que d'offrir à d'autre la possibilité de combiner leurs élément graphiques,
scripturaux et sonores par des moyens nous semblant en mesure de traduire
efficacement nos préoccupations. Restant entendu qu'en dernière instance
nous affirmerons le pouvoir de nos décisions subjectives. DAY-GLOff BONZINI
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